Monsieur Roger Félix Adom, directeur de cabinet du Secrétaire exécutif du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Cissé Ibrahima Bacongo, livre dans cet entretien les positions et ambitions de son parti à la veille de l’élection présidentielle d’octobre prochain. Par ailleurs, il oppose à l’opposition le bilan de la gouvernance du parti au pouvoir qui a impacté concrètement la vie des Ivoiriens.
Le secrétaire exécutif, Dr Cissé Ibrahima Bacongo a entamé, depuis le mardi 4 février, une série de rencontre avec les élus locaux... Quel est l'impact attendu des rencontres prévues avec les élus locaux ?
L'objectif, c’est de les mettre en mission afin de prêcher la bonne parole auprès de la population pour que nous puissions remporter facilement à l’élection présidentielle d’octobre prochain. Le rôle des élus du parti est vraiment nécessaire et important. Il faut noter que nous avons la plus forte représentation aussi bien à l'Assemblée nationale qu’au Sénat, au régional et mairie. Mieux que quiconque, ces élus de notre parti sont en contact permanent avec le peuple…ce sont eux qui parlent du bilan des actions menées par le gouvernement à la population au quotidien. Il était donc normal qu'il y ait un échange fructueux, ouvert, entre les élus de notre parti et le secrétaire exécutif.
Il est prévu également une tournée nationale. Quels en sont les objectifs ?
Ce sera une tournée du parti avec les différentes entités. Il y a celle des entités nationales comme le Présidium, le Directoire et le Secrétariat Exécutif. Et celle des entités régionales comme les coordinations régionales, les secrétaires départementaux, les sections et les structures de base. C'est donc tout le parti. Et nous avons la chance d'avoir un parti qui est implanté, du point de vue national. Nous sommes dans toutes les régions et hameaux de la Côte d’Ivoire. Il est important de savoir, de s'assurer que l'ambition aussi bien au niveau national qu’au niveau local soit la même. C'est vrai que les coordonnateurs régionaux sont des hauts cadres du parti, des membres du gouvernement, des responsables d'institutions, je veux dire des personnes qui connaissent bien l'État, qui connaissent bien le soutien qu’apporte le gouvernement de la République aux différentes régions du pays, mais il est important de s'être assuré que toute cette alchimie fonctionne aussi bien localement que du point de vue national.
L’opposition demande une révision de la liste électorale avant le mois d’octobre prochain, quelle est votre position par rapport à cette requête ?
La CEI, c'est la Commission électorale indépendante. Ça veut dire qu'elle est indépendante du pouvoir politique. Chaque année, il y a la révision électorale. Elle a lieu l’année dernière, elle a été même prorogée. On a vu le nombre de personnes qui sont inscrites. Nous, selon nos calculs, nous revendiquons plus de la moitié de ceux qui se sont inscrits. Nous, on a de l'ambition, si la Commission électorale indépendante estime cela est possible, nous serons bénéficiaires parce que nous sommes prêts à avoir de nouveaux majeurs, des nouveaux inscrits sur la liste. Ce que je ne comprends pas cependant, ils parlent de révision mais quand on part à la révision, il n'y a pas d'affluence. Au moment de la révision, ils n’y vont pas, et après ils viennent se plaindre. À un moment donné, il faut savoir ce qu’on veut dans la vie.
Au regard des grandes réalisations depuis 2011, peut-on dire que l'opposition n'est pas un adversaire crédible face au RHDP pour ces élections d’octobre prochain ?
Ce serait prétentieux de dire que ce ne sont pas des adversaires crédibles. Ce sont des hommes comme nous. Des hommes et des femmes, qui pensent et réfléchissent. On ne va jamais remettre en cause leur qualité individuelle, encore moins leur qualité collective. Aujourd'hui, il y a des zones dans lesquelles le PPA-CI n'est pas représenté, le FPI on n'en parle pas, le PDCI non plus. Voilà, nous sommes un parti à vocation national. Nous avons des coordinations régionales dans toutes les régions de la Côte d'Ivoire. Nous avons des sections, des comités de base dans toutes les régions et hameaux du pays. Nous sommes un parti à vocation national. C'est la réalité. Nous avons des hommes et des femmes dans toutes les régions de la Côte d'Ivoire, nous allons leur parler, nous saurons leur porter la bonne parole. L'élection présidentielle, c'est un moment de vérité, c'est un moment donné où le Président de la République, le candidat va vers le peuple. Et nous sommes là pour l'accompagner.
Quelle analyse faites-vous de l’opposition dans sa configuration actuelle ? du PPA-CI au PDCI en passant par le FPI d’Affi N’Guessan ?
Bon, le FPI, moi je ne sais pas trop quoi dire, ils étaient dans l’opposition après ils sont venus avec nous et ils sont repartis, je ne sais pas ce qu’ils veulent exactement mais c’est la politique. Celui qui a le sens du vent, finit par avoir une esthétique effrayante. C'est de l'auteur français Jean Guitton. Ceci dit, venons au cas du PPA-CI, c'est un nouveau parti, qui suit le président Gbagbo. On a tous vécu ici ... on sait ce qu'il a fait quand il était président de ce pays. Et comme on le dit, ce qui est bon s'améliore avec le temps. Ce qui est mauvais se détériore avec le temps. Je ne vois donc pas quelqu'un qui n'a pas su diriger le pays pendant près de dix ans avec un bilan non reluisant puisse revenir quinze ans après pour en faire mieux. Comme vous le savez, c’est un politicien. Il y a le sens de la rhétorique. Je pense que la politique, ce n'est pas le fait de la parole vaine, mais de l'action. Je ne veux pas faire dela politique politicienne, inventer des choses mais c’est factuel, Ce sont des choses qui existent. C'est cette politique du gouvernement qui a conduit à cerésultat. Et ça c’est du concret loin des discours creux. En parlant du PDCI, il faut reconnaître que le PDCI aussi a été au pouvoir pendant longtemps sous le leadership du Président Félix Houphouët Boigny. On a connu la stabilité, le développement. La nature obéit à ses lois, le président est parti. En 1999, il y a eu un coup d’État. Et pourquoi le coup d'État ? C'est parce que nous étions arrivés à une situation politique et économique bloquée. Aujourd'hui, ce n'est pas le même pouvoir qu'en 1995. Le président du PDCI, qui vante un bilan qu'il n'a pas. Ce qu’il oublie, c’est qu’il est aussi comptable de ce coup d'État-là. Il ne faut pas qu'il oublie ce qu’il a mal fait. La politique, ce n'est pas des annonces, ce ne sont pas des choses virtuelles. La politique, c’est du concret. La politique, c’est de travailler pour l'avenir des gens, de leur sécurité. Ce n'est pas du bavardage inutile. Mais on voit que la politique du président Ouattara a transformé le quotidien des Ivoiriens. Après, je suis d'accord, on ne fait jamais l'unanimité. Il peut y avoir beaucoup qui estiment qu'on peut faire encore mieux. Le président travaille au quotidien pour ça. Il a su recréer le miracle ivoirien avec tous ceux qui l'accompagnent. Et à ceux-là, il faut leur donner encore la capacité à pouvoir faire encore mieux entre 2025 et 2030.
Quels sont les principaux défis auxquels le RHDP fait face dans cette course électorale ?
Notre seul défi, c’est de gagner. C’est la victoire. Nous avons un candidat, le président de la République, Alassane Ouattara. Nous lui demandons et, nous ne nous cesserons de lui demander d’être candidat. Je pense que notre voix sera entendue. Nous demandons au président Ouattara de faire cet effort ultime pour la Côte d’ivoire. Nous savons qu’il a déjà fait de nombreux sacrifices pour nous. Je pense qu'il fait le bonheur des Ivoiriens depuis ces années de gestion des affaires de l’État. Si on part de 2010 à 2025, je pense qu'il n'y a pas photo. Il y a certes des difficultés mais ce sont des problèmes mécaniques de la vie. Quand on suit ce qui se passe sur les marchés ailleurs, qu'est-ce qu'on constate, on voit qu'il y a les mêmes difficultés partout. Par contre, le président Alassane Ouattara a apporté la paix, la tranquillité dans le cœur des Ivoiriens sans oublier les performances économiques que vous connaissez. Je pense que nous devons lui rendre cet hommage, et surtout nous lui demandons qu'il soit notre candidat car l’objectif principal, c'est la victoire.