’interview sur la chaine française France 24 de Robert Bourgi, avocat, ancien conseiller politique à l’Elysée pour l’Afrique sur les coulisses de la françafrique et l’élection présidentielle de 2010 a fait couler beaucoup d’encre. En effet, Robert Bourgi, auteur du livre : « Ils savent que je sais tout », a fait des révélations sur l'élection présidentielle de 2010, dont le vainqueur aurait été Laurent Gbagbo. Il a détaillé de présumées pressions de Nicolas Sarkozy alors président de la France sur Laurent Gbagbo, l’ex-chef de l’Etat ivoirien entre 2000 et 2010, lors de la crise postélectorale en 2010.
Selon Bourgi, Sarkozy aurait menacé de « vitrifier » Gbagbo s’il refusait de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, à l’époque candidat de l’opposition au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2010, malgré sa victoire officielle. « Laurent Gbagbo voulait s'attirer les bonnes grâces de la France. Il a donc financé la campagne de Jacques Chirac à hauteur de 3 millions de dollars. Gbagbo avait gagné les élections », a-t-il révélé. Si Robert Bourgi, dont les déclarations nous dévoilent les dessous de ces missions en Afrique, veut laver sa conscience et réparer, ce qui serait une « injustice politique » pour les partisans de Laurent Gbagbo, pourquoi est-ce maintenant qu'il décide d'en parler, alors qu’à l’époque, 3000 personnes ont perdu la vie pendant cette crise postélectorale ?
A quelques mois de l’élection présidentielle de 2025, nul doute que les révélations de Bourgi laisseraient des traces. Celles-ci influenceraient-elle la volonté du chef de l’Etat, Alassane Ouattara de briguer un quatrième mandat en 2025 ? Même si les soutiens de Ouattara du RHDP envahissent les villes et localités sur l’ensemble du territoire pour préparer le terrain d’un 4è mandat, le président de la République n’a pas encore annoncé les couleurs pour une nouvelle candidature l’élection présidentielle de 2025. A l’image du 18 juin dernier devant le Parlement ivoirien où il a abordé la Vie de la Nation sans s'y prononcer sur le sujet. Pareil pour le 07 août, lors de la célébration des 64 ans de l’indépendance, à Grand Bassam.
Pour l'heure aucune déclaration officielle dans le camp du RHDP, parti au pouvoir, n’a été portée à l’attention de l’opinion nationale et internationale sur ces propos de Robert Bourgi. Toutefois, Alassane Ouattara pourrait se raviser et choisir un autre candidat au sein de sa famille politique et laisser la place à la jeunesse, mettant ainsi fin à ce débat. Par ailleurs, quelques jours avant les révélations de l’ancien conseiller politique à l’Elysée pour l’Afrique, la Cour Pénale Internationale (CPI) a annoncé la fermerture de son bureau en Côte d’Ivoire dans milieu de l’année 2025. En outre, elle a précisé continuer d’enquêter sur les crimes commis pendant les crises des années 2000 dont elle rendrait les conclusions la même année, à l’approche de l’élection présidentielle de 2025. Pour les militants et sympathisants de Laurent Gbagbo, si leur mentor a été acquitté de crimes contre l’humanité pour les évènements tragiques de la crise postélectorale de 2010, par la CPI, ceux-ci veulent voir la Cour internationale à la Haye aux Pays Bas lorgner du côté du camp du parti au pouvoir, le RHDP.
CB