Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire était sur le plateau de France 24, ce mercredi 19 mars 2025. ‘’En tête-à-tête’’ avec le journaliste français Marc Perelman, Tidjane Thiam a donné ses positions sur l’actualité dans son pays relativement à l’élection présidentielle d’octobre prochain.  

 

Sur le plateau de la télévision française, le président du PDCI Tidjane Thiam s’est dit inquiet de la situation dans son pays à quelques mois de la présidentielle. « Après les crises que la Côte d’Ivoire a connues en 1999, en 2010, en 2020, je suis inquiet quand je vois qu’on va vers une élection qui risque de ne pas être inclusive. Je suis un démocrate et je crois qu’il est très important que tous les candidats qui représentent une part significative à l’élection ivoirienne puissent être candidats », a-t-il indiqué. Poursuivant, il a dit avoir personnellement des regrets de ne pas avoir parlé assez haut et fort lors des crises précédentes. « En 99, j’étais très inquiet. J’ai fait note après notre au président Bédié, prévoyant un coup d’Etat et des troubles. J’ai fait partir ma famille en juin 99 et le coup d’Etat est arrivé. En 2010, j’ai pris la parole mais assez tard, pareil en 2020 », a-t-il regretté.

Au vu de cela, le président du PDCI a décidé maintenant de se mettre en position de parler avec autorité. D’où son accession à la tête d’un parti politique, le positionnant comme un acteur important aux fins d’éviter une nouvelle catastrophe au pays. « Mon inquiétude n’est pas par rapport à moi mais au pays. Une élection où des candidats qui représentent des millions d’Ivoiriens ne seront pas représentés, c’est un problème. Mon cas personnel, oui je suis sur la liste, je suis Ivoirien, je satisfais à toutes les conditions »,a-t-il répondu sur la question de la révision de la liste électorale et l’absence de certaines personnalités sur le document.

Quant à la polémique sur sa double nationalité, l’ex-banquier a rappelé avoir demandé à être libéré de son allégeance à la République française. « Le processus est en cours. On a fourni tous les papiers et je pense qu’une décision sera publiée incessamment. Je n’ai pas d’inquiétude de ce point de vue », a-t-il insisté. En outre, il est revenu sur les 15 ans de pouvoir du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix. « J’aimerais qu’on parle de la Côte d’Ivoire, d’où elle est après 15 ans de régime RHDP. Ma nationalité est une diversion. On essaie de faire de moi le sujet de cette campagne. Le sujet de cette campagne, c’est un bilan de 15 ans de gouvernement quand on demande à avoir 5 ans de plus. Pas la nationalité de Tidjane Thiam quels que soient les efforts déployés pour me mettre en première page des journaux tous les jours et escamoter le débat républicain digne, celui de savoir où est-ce qu’on en est après 15 ans de pouvoir », a-t-il rétorqué. Selon lui, sa famille est la seule qui a avoir donné 5 ministres à la République de Côte d’Ivoire sous pratiquement tous les présidents successifs. Aussi la remise en cause de sa nationalité est-elle plus un embarrassement pour la Côte d’Ivoire vis-à-vis de l’extérieur et du reste du monde.

Par ailleurs, il a fait un bilan peu élogieux du bilan du pouvoir actuel. Tidjane Thiam a décrié le niveau de l’éducation, le déficit d’enseignants, les coupures d’électricité et les statistiques de santé qui, à ses dires, sont inférieurs à ceux du Burkina ou du Sénégal. « Le taux de pauvreté est de 22% à Abidjan et 51 % en dehors. Dans les zones les plus pauvres, on monte à 60% voire 70 %. L’engouement aujourd’hui autour du PDCI et de ma personne, c’est parce que les Ivoiriens sont mécontents. Et on part vers une direction difficile », a-t-il renchéri non sans dénoncer le fait que certaines personnalités au pouvoir sont allées jusqu’à nier sa filiation avec Houphouet-Boigny. Et d’ajouter : « je me bats aujourd’hui pour qu’il ait un dialogue en Côte d’Ivoire. Pour la révision de la liste électorale, j’ai de bons contacts à la Commission électorale indépendante qui garantissent sa faisabilité cette année. On peut éviter une nouvelle crise, à condition d’être vraiment houphouétiste, c’est-à-dire de se parler ».

Au chapitre de son parti, le président a souligné l’effectivité de la tenue d’une convention dont la date sera fixée par le prochain Bureau politique. Une rencontre qu’il pense le plébiscitera comme le candidat officiel de la formation politique. « Je suis convaincu d’être le représentant du PDCI à cette élection. Je suis pro Côte d’Ivoire contrairement à ceux qui me disent proche de la France », a-t-il dit. Tidjane Thiam a révélé recevoir des menaces de mort quasi quotidiennes par rapport à ses prises de position et ses activités politiques.  « Certaines vraiment explicites. Mais on se bat pour que la Côte d’Ivoire soit libérée de la peur », a-t-il conclu.  

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