Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), la junte militaire au pouvoir au Niger depuis le 16 juillet 2023, a ordonné la suspension de deux Organisations Non Gouvernementales (ONG) exerçant dans leur pays. Il s’agit des ONG dénommées respectivement : « Action Pour le Bien-Etre (APBE) » et « Agence d’Aide à la Coopération et au Développement « ACTED ». Dans un communiqué gouvernemental du 12 novembre 2024, signé du ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire, le général de Brigade Mohamed Toumba, les autorités sécuritaires ont annoncé retirer l’autorisation de ces deux organisations internationales.
« L’autorisation d’exercer accordée à l’ONG « Action Pour le Bien-Etre (APBE) » par arrêté du 06 janvier 2009, est retirée à compter de la date de signature du présent arrêté. (…) L’autorisation d’exercice accordée à l’ONG dénommée « Agence d’Aide à la Coopération et au Développement « ACTED » le 14 décembre 2022 est retirée à compter de la date de signature du présent arrêté », a indiqué le Général de Brigade.
Pour précisions, l’ONG française « Action Pour le Bien-Etre (APBE) » exerce dans les domaines de la lutte contre les IST et le VIH SIDA, contribue à la malnutrition des enfants, apporte assistance aux personnes victimes de conflit et autres catastrophe et possède un siège de coordination des projets à Niamey, la capitale du Niger.
De son côté, l’ONG française « Agence d’Aide à la Coopération et au Développement « ACTED », opère, quant à elle, dans l’assistance aux populations touchées par les crises grâce à une approche à la fois globale et locale, multidisciplinaire et adaptée à chaque contexte. Si les autorités sécuritaires n’ont pas communiqué sur les motifs du retrait de leurs autorisations, selon des médias locaux, le CNSP aurait pris cette décision dans un « contexte de surveillance renforcée des ONG au Niger », notamment sur « leurs interventions internationales et locales ».
Avec de tel motif non officiel, l’on pourrait deviner que les relations tendues entre le Niger et la France, l’ancienne puissance coloniale, après le coup d’Etat militaire du 23 juillet 2023, qui a renversé l’ancien Président de la République, Mohamed Bazoum, l’allié de la France dans le Sahel, y est pour quelque chose. Car depuis, un climat de suspicion entre les deux Etats est né, causant le retrait l’armée française du territoire ainsi que le départ de l’ancien ambassadeur français à Niamey, Sylvain Itté. Les deux ONG françaises auraient vraisemblablement fait les frais de la dégradation des relations bilatérales suite aux accusations de partialité de Paris dans les affaires internes du Niger.
Casimir Boh