« Le gouvernement de la République du Tchad informe l’opinion nationale et internationale de sa décision de mettre fin à l’accord de coopération en matière de défense signé avec la République française révisé date du 5 septembre 2019, visant à renforcer la coopération en matière de sécurité et de défense entre les deux nations », a indiqué le ministère des Affaires Etrangères du Tchad dans un communiqué de presse, du 28 novembre 2025. Sans justifier le motif de cette rupture, les autorités tchadiennes disent avoir pris cette décision « après une analyse approfondie », marquant « un tournant historique » après 66 ans d’indépendance de la République du Tchad. Ce, en vue d’affirmer sa « souveraineté pleine et entière », et de redéfinir « ses partenariats stratégiques selon les priorités stratégiques ».
L’on se rappelle, fin octobre 2024, de la lourde perte dans les rangs de l’armée tchadienne (une quarantaine de soldats tués), pourtant l’une des plus aguerries dans la région du Lac Tchad contre le terrorisme, face au groupe islamiste Boko Haram, en dépit de la présence de l’armée française, un allié historique dans cette lutte. Suite à cette attaque, les autorités tchadiennes avaient multiplié les demandes d’aide internationale dans sa lutte contre ce groupe djihadiste. Même si le gouvernement a tenu à « souligner que cette décision ne remet en aucun cas en question les relations historiques et les liens d’amitié entre les deux nations », et dit « être déterminé à entretenir des relations constructives avec la France dans d’autres domaines d’intérêt commun, au bénéfice des deux peuples », l’on pourrait déduire que ce revers militaire y a contribué à cette décision.
Avec cette rupture, le Tchad rejoint ainsi le Burkina Faso, le Mali, le Niger, au nombre des pays de l’Afrique francophone à rompre ses accords militaires avec la France, l’ancienne puissance coloniale. A l’instar de ces trois autres pays qui se sont tournés vers une coopération exclusive militaire avec la Russie, dans sa lutte contre le terrorisme dans le Sahel, le Tchad pourrait leur emboiter le pas d’autant plus que le chef de l’Etat tchadien, Mahamat Deby a effectué, le 24 janvier 2024, une visite à Moscou, où il a rencontré le président russe Vladimir Poutine.
CB