La condamnation du syndicaliste Ghislain Duggary Assy à deux ans de prison ferme continue de susciter l’indignation. Amnesty International a vivement réagi ce mercredi 9 avril 2025, réclamant sa libération immédiate et inconditionnelle, dénonçant une grave atteinte aux droits syndicaux et aux libertés fondamentales en Côte d’Ivoire.

Secrétaire à la communication du Mouvement des Enseignants pour la Dynamique de la Dignité, Ghislain Duggary Assy a été reconnu coupable de « coalition d’agents publics » et « entrave au fonctionnement du service public » à la suite d’un appel à la grève prévu les 3 et 4 avril derniers. L’organisation de défense des droits humains estime que cette condamnation repose sur l’exercice légitime du droit de grève, pourtant inscrit dans la Constitution ivoirienne et protégé par plusieurs conventions internationales ratifiées par le pays.

« Les enseignant·e·s ne peuvent pas être traités comme des criminels pour avoir exercé leurs droits fondamentaux », a déclaré Marceau Sivieude, directeur régional par intérim d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. Il exhorte les autorités à abandonner toutes les charges retenues contre le syndicaliste et à garantir pleinement les libertés syndicales.

Selon l’avocat de Ghislain Duggary Assy, ce dernier a été arrêté dans la nuit du 2 au 3 avril à son domicile par des individus encagoulés. Il a été entendu sans la présence d’un avocat à la préfecture de police, avant d’être présenté au parquet et placé sous mandat de dépôt.

Cette arrestation s’inscrit dans un contexte tendu marqué par une mobilisation d’enseignants du primaire et du secondaire, réunis au sein de deux intersyndicales, qui revendiquent notamment la revalorisation de primes trimestrielles. Le ministère de la Fonction publique, dans un communiqué diffusé le 5 avril, a qualifié le mouvement de grève d’illégal et a brandi des menaces de sanctions contre les grévistes. Le 8 avril, une dizaine de membres du directoire des syndicats ont également été brièvement interpellés.

Amnesty International appelle le gouvernement ivoirien à respecter ses engagements en matière de droits humains et à garantir un environnement sûr et libre pour l’exercice des libertés syndicales. L’organisation insiste également sur la nécessité d’un procès équitable pour toute personne arrêtée, dans le strict respect des procédures légales.


Toussaint Konan

Posté dans la catégorie
SOCIÉTÉ

Autres articles de la catégorie  

Voir TOUT
Abonnez-vous à notre newsletter et recevez nos derniers articles par email.
No spam ever. Read our Privacy Policy
Thank you! Your submission has been received!
Oops! Something went wrong while submitting the form.