La grève dans le secteur éducation-formation en Côte d'Ivoire se poursuit ce lundi sur l’ensemble du territoire national, plongeant les établissements du préscolaire, du primaire, du secondaire général et technique dans un silence persistant. Annoncée depuis plusieurs semaines, cette mobilisation entre désormais dans sa seconde reconduction, les enseignants tenant à faire entendre leurs revendications jugées « légitimes ».

Un enseignant joint par notre rédaction a confirmé la poursuite du mouvement. « Comme annoncé dans le préavis de grève, et précisé dans le point fait dans la soirée du vendredi 4 avril par le porte-parole de l’IS MENA-METFPA, la grève dans le secteur éducation-formation se poursuivra par reconduction tacite les lundi 7 et mardi 8 avril 2025 dans toute l’étendue du territoire national », a-t-il affirmé.

Pour les grévistes, le cœur du litige repose sur le versement d’une prime d’incitation, qu’ils jugent essentielle au regard de leur contribution à l’édification du pays. « Les classes resteront encore fermées… jusqu’à satisfaction totale des revendications légitimes posées par les fonctionnaires de l’enseignement que nous sommes », a-t-il insisté.

Le ton est ferme, les mots sans détour : l’enseignant dénonce les méthodes répressives utilisées selon lui par les autorités. « Le gouvernement, au lieu d’utiliser les méthodes de manipulation, les menaces, arrestations sauvages, brimades et autres violations dignes de l’âge de la pierre polie, gagnerait à prendre tout simplement la décision ferme d’octroyer cette prime d’incitation conséquente à tous ces nobles travailleurs », a-t-il plaidé, estimant que cet acte marquerait une reconnaissance concrète de l’importance de l’éducation.

Il appelle également à une médiation plus large, interpellant les acteurs sociaux et institutionnels : « C’est aussi le lieu d’interpeller les différentes organisations des parents d’élèves et des droits humains, les chefs d’institutions de la République, les chancelleries, la chambre des rois et chefs coutumiers, les leaders et guides religieux afin qu’ils s’impliquent réellement dans la résolution définitive de cette question. »

Alors que les jours de cours s’accumulent dans le vide, cette grève fait planer une incertitude sur la fin de l’année scolaire. Les regards se tournent désormais vers le gouvernement, sommé de répondre à des revendications qui, aux yeux des enseignants, relèvent de la dignité professionnelle autant que du bon sens national.


Toussaint Konan

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