Le gouvernement ivoirien a formalisé l’interdiction de toute activité des associations syndicales estudiantines et scolaires à titre conservatoire à travers un arrêté interministériel, impliquant cinq ministères à savoir : le ministère de la Défense, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, le ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et le ministère de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage. Ainsi, cet arrêté interministériel a enjoint les directeurs de cabinets de ces différents ministères, « chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté, qui sera publié dans le journal officiel de la République de Côte d’Ivoire ». Dans cet arrêté, en effet, l'article 1 stipule : '' sont interdites sur l'ensemble du territoire à titre conservatoire, les activités des associations syndicales estudiantines et scolaires".
Rappelons que les conditions de la mort atroce de l’étudiant Déagoué Zigui Mars Aubin, alias « Général Sorcier », en début de semaine, ont fini par exaspérer le gouvernement sur les agissements des associations estudiantines notamment la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI). Et pour cause, cette tragédie a donné lieu à des affrontements entre étudiants et forces de l’ordre à l’Université Félix Houphouët Boigny. Il s'en est suivi l’arrestation du secrétaire général de la FESCI, Sié Kambou, suspecté d'avoir commandité la mort de son rival, et une atmosphère crainte et des suspicion dans les campus universitaires. Justifiant ainsi la décision des autorités sécuritaires de « maintien de l’ordre et de la tranquillité publique en milieu Universitaire et Scolaire », prise dans le cadre de cet arrêté ministériel.
De plus, cet arrêté ministériel vient renforcer la décision du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, prise mercredi 02 octobre dernier, de mettre de l’ordre dans le processus d’admission et de réadmission en cité dans l’ensemble des CROU avec de nouveaux critères d’admission. Privant du coup la FESCI, principal acteur du syndicalisme estudiantin, de la gestion des chambres universitaires. Désormais, l’Etat de Côte d’Ivoire renforce son autorité et prend tout en main dans la gestion prochaine des associations de syndicat estudiantin. Cette nouvelle donne pourrait sonner le glas de la version actuelle de la FESCI marquée par la violence.
Casimir Boh