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r Mariame Sako, urgentiste, gynécologue ethypnothérapeute, à l’occasion du lancement  de la première édition de ‘la Pause mentale, ne campagne de sensibilisation sur la santé mentale, prévue à Abidjan  du jeudi 26 au lundi 30 septembre 2024,  a accordé une interview au site www.abidjanactu.ci.Elle  a expliqué les causes qui affectent la santé mentale, lesquelles malheureusement ont  fait beaucoup de victimes en Côte d’ivoire, ces derniers jours , avec une recrudescence du taux de suicide.

La campagne dénommée ‘Pause mentale’ sur la santé mentale a débuté, le jeudi 26 septembre 2024 pour s’achever le 30 septembre2024, alors qu’est-ce que vous apporterez de plus comme valeur ajoutée lors de cette campagne ?

Le concept ‘ la Pause mentale’ est une campagne de sensibilisation dont le but est de pouvoir parler des enjeux de la santé mentale. Nous voulons au cours de cette campagne faire comprendre que la santé mentale est une véritable maladie. Il est normal d'avoir des moments difficiles dont il ne faut avoir peur d'en parler tout simplement. Nous nous donnons pour mission de créer un environnement propice où chaque Ivoirien peut se sentir à l'aise pour parler de ses problèmes mentaux et recevoir le soutien nécessaire. Il s’agira, pour nous, au cours de cette campagne, de promouvoir une société plus consciente et bienveillante envers la santé mentale, où chacun a accès aux ressources et à l'accompagnement dont il a besoin.

Justement, aujourd’hui, qu'est-ce qui explique cette hausse des problèmes de santé mentale en Côte d’ivoire ?

Je pense que c'est une conjonction de facteurs. Tout d'abord, il y a des facteurs qui peuvent pousser les gens à se sentir plus mal comme l'instabilité économique, la précarité au niveau politique, comme on a pu connaître ces dernières années. Il y a aussi beaucoup de pression sociale, scolaire et surtout au travail. Donc ce sont tous des facteurs qui peuvent entraîner des dépressions et qui, lorsqu'elles ne sont pas prises en charge justement, vont pousser à des idées suicidaires et possiblement au passage à l'acte.

Alors, dans ces types de cas, quels conseils donneriez-vous aux proches des personnes qui traversent ces durs moments ?

La conduite à tenir, c'est vraiment d'être dans une communication ouverte, sans jugement et d'être bienveillant tout simplement. Ne pas juger.

Comment reconnaître quelqu'un qui subit une dépression ?  

Pour ce concerne les signes de dépression, déjà,  il faut savoir qu'il faut avoir ces symptômes-là pendant plus de 15 jours et voir ces symptômes vraiment tous les jours. Ça peut être une humeur triste, de la fatigue chronique, des troubles de sommeil, soit des insomnies, soit encore avoir sommeil toute la journée. Ne pas avoir envie de se lever de son lit. Ça peut être aussi des troubles au niveau de l'alimentation, soit ne pas vouloir manger ou trop manger, des troubles de la concentration également. Et aussi, le symptôme peut-être qui appelle plus à l'attention, la démotivation. Donc, ne pas avoir envie de se lever de son lit, ne pas avoir envie de faire les activités qu'on aimait. Par exemple, quelqu'un qui était passionné par la danse ou par la musique n'aura plus du tout envie, le goût d'en faire. Donc, voici quelques signes majeurs de la dépression qu'on pourrait essayer de voir si on les retrouve.

Pouvez-vous nous proposer des pistes de solutions ?

Déjà, si la personne est en dépression, c'est de consulter un professionnel de la santé mentale. Que ce soit un psychiatre, un psychologue ou un thérapeute. Après évaluation de l'état de santé de la personne, il pourra adapter le traitement. Soit juste par une thérapie, soit, si le cas est un peu plus grave, par des médicaments. Mais il faut savoir que les traitements peuvent être associés pour une meilleure efficacité. Il arrive parfois que nous ne soyons pas là, c'est-à-dire qu'il y a des personnes qui sont dans les campagnes, dans les contrées un peu plus éloignées.

Dans les cas où le malade se trouve en milieu rural, comment gérer la situation ?

Le Programme national de santé mentale fait régulièrement des campagnes de sensibilisation dans les villes de l'intérieur. Donc, pour les cas où le malade se trouve dans ce milieu, il y a le numéro 143 mis en place par le Programme national de santé mentale pour toutes les personnes qui vivent des difficultés. Elles peuvent appeler gratuitement. Elles seront mises en contact avec un psychologue qui pourra les aider.

La Côte d'Ivoire peut-elle être classée parmi les pays à risque en termes de suicides ?

Oui, l'Organisation mondiale de la Santé nous a classé, malheureusement, dans les pays avec un fort taux de suicides en Afrique. En revanche, vu l'implication des acteurs du secteur de la santé, comme le Programme National de Santé Mentale, comme moi par exemple qui suis du secteur privé, le Lions Club, Ayuf Holding qui nous accompagne également, beaucoup de gens se préoccupent de la santé mentale en Côte d'Ivoire et veulent faire des actions. Je pense qu'on va vraiment arriver à combattre cela.

Quelle solution pouvez-vous proposer pour éviter que ces nombreux cas liés à la santé mentale tel le suicide  ?

C'est simplement la prévention. Nous savons, par exemple, qu’au niveau du ministère de la santé, le problème de la santé mentale est une priorité maintenant. Et donc, les activités de sensibilisation, de prévention, d'information vont se multiplier. Et je pense qu'avec ça, on va déjà pouvoir toucher beaucoup de monde.

JeanEden kouamé

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