L’électronucléaire s’impose comme une alternative stratégique pour garantir un approvisionnement en électricité fiable et décarboné en Côte d’Ivoire. C’est l’un des principaux messages délivrés par Bienvenu Essé Kouamé, directeur général des Hydrocarbures, lors de l’atelier consacré aux rôles, responsabilités et feuille de route du Programme National d’Électronucléaire (NEPIO), qui se tient du 17 au 21 mars à Abidjan.
Face à une demande énergétique croissante, avec une hausse estimée à 10 % par an, le modèle de production actuel pourrait atteindre ses limites à moyen terme. Selon Bienvenu Essé Kouamé, l’électronucléaire, et en particulier les petits réacteurs modulaires (SMR), constitue une opportunité pour diversifier le mix énergétique et accompagner la dynamique économique du pays, portée par une croissance démographique de 2,9 % par an.
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Un plan directeur ambitieux pour 2040
La Côte d’Ivoire s’est dotée d’un Plan directeur production-transport 2022-2040, qui prévoit une augmentation de la capacité installée à 5 127 MW d’ici 2030 et à 8 604 MW à l’horizon 2040. Ce programme intègre une part croissante d’énergies renouvelables, avec un objectif de 45 % en 2030, afin de respecter les engagements climatiques, notamment ceux pris lors de la COP26. L’atelier organisé à Abidjan marque une étape clé dans la structuration du programme électronucléaire ivoirien. Il vise à clarifier les rôles et responsabilités du NEPIO et à permettre un échange d’expériences avec d’autres pays membres de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA), comme le Ghana et l’Estonie.
Une coopération renforcée avec l’AIEA
Depuis son adhésion à l’AIEA en 1963, la Côte d’Ivoire bénéficie d’un appui technique dans plusieurs domaines, notamment l’énergie, la santé, l’environnement, la nutrition, la sécurité alimentaire et l’agriculture. Cette collaboration constitue un levier essentiel pour le développement du programme électronucléaire national, qui devra répondre aux exigences de sûreté et de durabilité tout en garantissant l’indépendance énergétique du pays. Avec ces ambitions, la Côte d’Ivoire pose les bases d’un avenir énergétique résilient, alliant sécurité d’approvisionnement, respect de l’environnement et modernisation du secteur électrique.
Toussaint Konan