L’information du crash d’un hélicoptère au Bénin, dans l’après-midi du vendredi 10 janvier 2025, à Sèdjè-Dénou, un arrondissement de la commune de Zè, situé dans le département de l’Atlantique, a fait le tour des médias ainsi que des réseaux sociaux. Cet incident intervient alors que les forces béninoises ont subi, la veille, de lourdes pertes chiffrées à 28 soldats lors d'une attaque de groupes terroristes, près de la frontière avec le Niger et le Burkina Faso, l’un des deux pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) aux côtés du Niger, en proie à des attaques de la même nature.

Ces trois pays, rappelons-le, accusent les pays de la CEDEAO notamment le Bénin d’abriter des terroristes en collaboration avec la France, l’ancienne puissance coloniale, aux fins de mener des actions déstabilisatrices contre leurs pays. Dans la « guéguerre » médiatique qui oppose les partisans de l’AES à ceux de la CEDEAO, la présence de blancs sur la vidéo du crash de l’hécoptère au Benin comme constaté sur les réseaux sociaux, a vite basculé en commentaire tendancieux. A l’image d’Ibrahima Maiga, un pro-activiste AES. « Version d’un officiel béninois : il affirme que l’hélicoptère était effectivement opéré par des prestataires blancs, sans toutefois préciser leur nationalité, mais qu’il ne s’agissait pas de soldats français. Nous on observe », a commenté sur son compte X (ex-twitter).

Toutefois, dans une version publiée sur ses canaux officiels, l’Ambassade des Etats Unis au Bénin a balayé les allégations de présence des soldats étrangers dans cet engin volant. « Le 10 janvier 2025, un hélicoptère piloté par des civils a subi une défaillance mécanique partielle ayant entrainé un atterrissage forcé à l’extérieur de Cotonou au Bénin. Aucun blessé n’est à déplorer dans cet incident », a indiqué l’ambassade américaine. Elle a ajouté que « cet hélicoptère civil est affrété par le Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) et a participé au soutien des Forces Armées Béninoises (FAB) en matière d’évacuation médicale ». Et que « les relations entre AFRICOM et les FAB sont régies par un protocole d’accord visant à renforcer la coordination et le soutien mutuel ».   Si l’on se fie à la version américaine, le crash de l’hélicoptère serait donc survenu dans sa mission d’évacuation médicale de l’attaque meurtrière subie par les forces béninoises.

Casimir Boh