L’arrestation de l’activiste Stellio Gilles Robert Capo Chichi, alias Kemi Seba, l’un des plus légendaires panafricains anti-français, aux côtés de Hery Djehuty, par des agents de la Direction générale de la sécurité intérieur, en France, le 14 octobre 2024, a fait la Une des médias notamment de l’Hexagone. Et elle a suscité des interrogations sur les motifs de sa présence en Europe précisément en France où il a pourtant été déchu de la nationalité française le 08 juillet 2024. « Plus de nationalité française ? Gloire à Dieu. Libéré je suis de ce fardeau », avait-il réagi sur sa page X dans la foulée de cette décision. Depuis son arrestation, des mouvements de soutien du franco-béninois s’organisent à l’image d’Urgences panafricanistes dont le porte-parole international, Maud-Salomé Ekila a annoncé suivre de près ce dossier et révélé les raisons de sa présence en France.
« Dans le cadre de ses activités politiques, Kemi Seba a débuté une tournée de sensibilisation des diasporas africaines sur la nécessité de soutenir et d’accompagner les processus souverainistes des peuples afro-descendants partout dans le monde. Invité en Turquie pour une série d’interviews, puis au congrès anticolonialiste de Baku en Azerbaïdjan ; ces deux semaines, Kemi Seba a également effectué diverses rencontres avec des organisations de la société civile et des médias, notamment en Espagne et en Belgique. Cette campagne devait se clôturer par une prise de parole au Conseil des droits humains à Genève. Disposant d’un visa de type D-permettant de circuler sur l’ensemble de l’espace Schengen-Kemi Seba était présent à Paris afin de rencontrer des opposants politiques béninois et de visiter un proche souffrant », a-t-il expliqué.
Connu pour ses prises de position anticoloniales violentes et ses prises de paroles radicales sur la France, Kemi Seba, l’activiste franco-béninois avait été acquitté par un tribunal de Dakar pour avoir brûlé un billet de 5000 F CFA lors d’une manifestation contre la Françafrique au Sénégal. Déjà visé par une procédure de déchéance de nationalité, il a été accusé de troubles à l’ordre public en France, lorsqu’il avait brûlé son passeport français en mars dernier. Il est aussi perçu par une classe politique française comme le « relais de la propagande russe » et de servir « une puissance étrangère qui alimente le sentiment antifrançais » en Afrique subsaharienne.
Selon Maud-Salomé Ekila, « les chefs d’accusation retenus contre eux seront communiqués lors de la conférence de presse qui sera organisée dans les prochaines heures ».