Le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo sera face aux députés, le mardi 05 novembre 2024, au palais de l’Assemblée Nationale, au Plateau, dans le cadre d’une séance plénière avec pour ordre du jour : « Présentation du rapport de la Cour des Comptes par son Président ». Cette présentation du rapport de la Cour des Comptes par son président, Kanvaly Diomandé, sera l’occasion, pour celui-ci, d’aborder la loi de règlement et le budget pour l’exercice budgétaire de 2025. Cependant une semaine plutôt, précisément le 29 octobre 2024, à la maison du parti, à Cocody, le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), qui regorge de députés au sein de l’hémicycle, a déjà critiqué les limites de cet exercice budgétaire.
En effet, selon le porte-parole du parti vert, Bredoumy Soumaila, « les parlementaires siègent dans un environnement de corruption inégalée et dans un contexte où notre pays étouffé sous le poids d’une dette abyssale ». Qui à ses dires, « se construit avec un déficit budgétaire chronique ». D’autant plus que pour le PDCI, le dernier rapport de la Cour des Comptes souligne que « sur 32 ministères évalués, seuls 10 ministères ont un ratio d’efficience aux normes. Ce rapport décrit clairement les résultats catastrophiques de certains ministères clefs, malgré les ressources colossales mises à leur disposition ». En guise de preuve, le PDCI-RDA, a présenté un bilan budgétaire de 2020 à 2023, marquant la progression de notre déficit budgétaire comme suit : 2020 : 2207 milliards de F CFA ; 2021 : 2350 milliards de F CFA ; 2022 : 3104 milliards de F CFA ; 2023 : 3111 milliards de F CFA.
« Il ressort de ce qui précède que notre déficit se creuse d’année en année. Notre pays a donc recours aux emprunts extérieurs pour équilibrer son budget et financer ses investissements. Le résultat des emprunts est l’accumulation d’une dette qui atteint plus de 35.000 milliards de F CFA », a révélé le porte-parole du parti. Pour le PDCI-RDA, tout ceci est causé par « la gestion du RDR », parti politique au pouvoir, qui « est caractérisée par une corruption généralisée dans l’administration et les finances publiques », car « il ne se passe un mois sans que qu’un scandale financier ne se révèle dans le corps de notre système financier ». Surtout au niveau du taux des marchés publics octroyés par « la procédure de gré à gré est officiellement de 15%, mais en réalité il excède les 30% », a justifié le PDCI-RDA.
Face à ces révélations, la session parlementaire de mardi s’annonce vraisemblablement « électrique ». Car, d’après Bredoumy Soumaila, l’analyse des experts du PDCI-RDA sur la loi de règlement et le budget 2025, sera connue très bientôt. Toutefois, avant la sortie de ce énième rapport budgétaire, l’on devine aisément que le groupe parlementaire PDCI-RDA, pourrait faire un clin d’œil sur ce dernier rapport de leur parti à cette occasion.
Casimir Boh