Des syndicats du secteur éducation-formation ont rencontré, ce mardi 1 er avril 2025, à son cabinet au Plateau, la ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration, Anne Désirée Ouloto. Ils ont sollicité cette audience dans l’optique de lui traduire de vive voix leur désaveu quant au mot d’ordre de grève lancé par l’Intersyndicale. Ils se désolidarisent donc de David Bli Blé qui en est le porte-parole.
Les hôtes de la ministre ont justifié cette position par leur prise de conscience de l’importance du dialogue social dans la gestion des revendications professionnelles. Ces syndicats ont rappelé que les avancées obtenues dans le passé en faveur des fonctionnaires ont toujours été le fruit de négociations et de discussions responsables avec les autorités gouvernementales. Ainsi, plutôt que la confrontation, ils privilégient la voie du dialogue et de la négociation pour faire entendre leurs revendications dans un cadre respectueux et constructif.
A travers leur porte-parole, pour la circonstance, Ekoun Kouassi, secrétaire général du SYNESCI, ils ont réaffirmé leur totale confiance au gouvernement et en madame le ministre d'Etat. Le membre du gouvernement a d’ailleurs salué leur sens de la responsabilité pour cette démarche. Elle a réaffirmé l'engagement du président de la République et du gouvernement à toujours œuvrer pour améliorer les conditions de vie des fonctionnaires. Pour preuves, elle a rappelé les nombreux et importants acquis octroyés par le président Alassane Ouattara en août 2022, à l'issue de négociations qui ont abouti à la signature de la 2ème trêve sociale.

Des avantages qui sont allés au-delà des attentes des syndicalistes, notamment avec la prime ADO, l’indemnité contributive au logement qui a été étendue à tous les fonctionnaires, la prime de transport, revalorisée et étendue aux fonctionnaires en poste à l'intérieur du pays, le relèvement de l'allocation familiale qui est passée de 2500 à 5000frs. Mme la ministre d'Etat a même relevé les nouvelles dispositions du Statut général de la Fonction publique qui évoque la question des primes et autres avantages financiers incitatifs aux fonctionnaires. Toutes ces avancées significatives ne sont le fruit d'aucune pression, ni grève, a-t-elle insisté.
C’est pourquoi, elle a réaffirmé la nécessité, pour toutes les parties, de s'inscrire dans la voie du dialogue, seule alternative pour discuter et parvenir à des accords visant l'amélioration des conditions de vie des fonctionnaires. Elle a dit garder l'espoir que la raison et le bon sens habiteront les uns et les autres qui projettent d'entrer en grève afin de revenir à la table de la discussion pour la paix sociale en Côte d’Ivoire.
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Par ailleurs, alors que tous les organes chargés d’examiner la question des primes sont en travaux et que leurs résultats sont attendus, cette grève annoncé vient endurcir la situation. Le dialogue se poursuit entre le gouvernement et les syndicats. La preuve, une rencontre a eu lieu vendredi 28 mars 2025 entre la ministre d’Etat et les syndicats signataires du préavis de grève. Le communiqué final de cette réunion, paraphé par toutes les parties y compris Bli Blé, indiquait que l’examen de la question des primes par le comité d’experts est en cours et qu’il fallait surseoir à toute action pour attendre les résultats de ces travaux. Le porte-parole de l’Intersyndicale avait même déclaré aller informer sa base et faire un retour à madame la ministre d’Etat. Que nenni ! En outre cette grève est déclarée illégale, car ne respectant pas la procédure telle que prescrite par la loi N° 92-571 du 11 septembre 1992 relative aux modalités de grève dans les services publics.
Qu’à cela ne tienne, les représentants des organisations, fédérations et faîtières syndicales des ministères de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation (MENA) ainsi que de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage(METFPA), réunis au sein de l’intersyndicale du MENA/METFPA, ont maintenu leur décision d’observer un arrêt de travail « avec possibilité de reconduction » les 2 et 3avril 2025. Ainsi, ce même mardi, David Bli Blé a confirmé l’effectivité de la grève et sa poursuite en cas d’absence de réponse à ses revendications. Notamment l’octroi d’une prime d’incitation en faveur des fonctionnaires du secteur éducation-formation ainsi que le respect des libertés syndicales dans le secteur public.