La Mission de sensibilisation sur la Résistance aux Antimicrobiens (RAM) a réuni, le vendredi 13 décembre 2024, les populations d’Adzopé autour du thème « Sécurité sanitaire des aliments et résistance aux antimicrobiens ». Cette sixième édition a eu lieu au foyer des jeunes et a mobilisé environ 500 participants, parmi lesquels des autorités administratives, des chefs coutumiers et des acteurs du secteur animal.
La RAM, une menace croissante
La résistance aux antimicrobiens se manifeste lorsque bactéries, virus, champignons et parasites deviennent insensibles aux traitements couramment utilisés. Bien que ce phénomène soit naturel, son accélération résulte principalement de la surutilisation et du mauvais usage des médicaments, rendant les infections plus difficiles à traiter. Ce problème mondial a des répercussions graves : augmentation des maladies, de la mortalité, et menace sur la sécurité alimentaire.
Dans le secteur agricole, notamment pour les cultures maraîchères, l’usage d’eaux contaminées issues d’effluents hospitaliers favorise la prolifération de microorganismes pathogènes comme l’Aspergillus fumigatus, un champignon résistant aux antifongiques azolés. Celui-ci attaque les cultures tout en posant un risque pour la santé humaine, responsable de maladies respiratoires graves. De même, en élevage, l’absence de vétérinaires qualifiés pousse les éleveurs à utiliser des antimicrobiens sans encadrement, souvent via des circuits informels.
Engagement des partenaires pour des solutions durables
Face à cette urgence, la FAO, avec le soutien de l’USAID, mène des actions concrètes en Côte d’Ivoire. Ces initiatives incluent la formation des acteurs, l’évaluation des laboratoires et la promotion des bonnes pratiques d’utilisation des antimicrobiens. À travers des partenariats avec l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OSA) et d’autres structures, des solutions globales sont mises en œuvre pour lutter contre la RAM.
Dongo Amy Carine, Coordinatrice Nationale du Centre ECTAD de la FAO, a souligné que : « Les solutions existent : elles reposent sur l’utilisation responsable des antimicrobiens, l’éducation, l’hygiène et le renforcement des systèmes de surveillance. » À l’échelle mondiale, la RAM cause 500 000 décès par an, ce qui en fait un enjeu majeur de santé publique. La journée de sensibilisation d’Adzopé s’inscrit dans une démarche proactive pour mobiliser et éduquer les populations face à cette menace grandissante.
Toussaint Konan