Depuis le lundi 16 décembre 2024, Grand-Bassam accueille un atelier crucial pour la lutte contre la malnutrition en Côte d’Ivoire. Organisé par le Secrétariat Exécutif du Conseil National pour la Nutrition, l’Alimentation et le Développement de la Petite Enfance (SE-CONNAPE), cet atelier, qui se déroule sur six jours, vise à valider des documents de référence essentiels pour renforcer les capacités des acteurs intervenant dans ce domaine.
La Côte d’Ivoire reste confrontée au triple fardeau de la malnutrition : sous-nutrition, sur-nutrition et carences en micronutriments, des problématiques qui touchent particulièrement les femmes en âge de procréer et les enfants de moins de cinq ans. Face à cette urgence, le gouvernement a inscrit la nutrition au cœur de ses priorités avec l’adoption du Plan National Multisectoriel de Nutrition (PNMN) 2024-2027.
Un processus inclusif pour des solutions durables
Selon Dr Cissé Moustapha, Secrétaire Exécutif du SE-CONNAPE, cet atelier réunit des acteurs diversifiés, parmi lesquels des ministères techniques (santé, environnement, éducation, agriculture), des ONG, des projets nationaux et internationaux, ainsi que des collectivités locales. « Cet atelier vise à valider un document consensuel, unique, qui puisse servir de base à tous les acteurs, qu’ils soient au nord, au sud, à l’est ou à l’ouest du pays », a-t-il déclaré.
Le processus d’élaboration des documents de référence a débuté avec deux ateliers tenus à Yamoussoukro en octobre et novembre 2024. Ces documents incluent un manuel de référence, un guide du formateur et un cahier du participant, des outils essentiels pour harmoniser les interventions sur le terrain.
Mobilisation multisectorielle et engagement communautaire
L’approche multisectorielle est au cœur de ce dispositif. « La malnutrition n’est pas seulement un problème de santé. Elle touche plusieurs secteurs : l’eau, l’assainissement, l’éducation, l’agriculture, et nécessite une réponse coordonnée », a souligné Dr Cissé. Il a également insisté sur la nécessité d’impliquer les communautés, les mutuelles et les autorités locales pour assurer la pérennité des actions engagées.
Avec le soutien des partenaires tels que la Banque mondiale, l’UNICEF et la Banque Africaine de Développement, cet atelier constitue une étape clé vers un document finalisé et consensuel. « Dans 10 ou 15 ans, les partenaires se retireront. Il est impératif que le pays prenne le relais et que les communautés s’approprient ce projet », a conclu Dr Cissé.Cet atelier marque ainsi une avancée majeure pour renforcer durablement les capacités des acteurs et garantir un statut nutritionnel optimal pour la population ivoirienne.
TK