L’émission ‘’RTI 1 reçoit ’’ de la première chaine de la télévision nationale a reçu, ce mardi 26 novembre 2024,Mamadou Touré, ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique. Autour du thème « engagement citoyen et insertion professionnelle des jeunes. Où en sommes-nous ? »,il a échangé 90 minutes durant avec les journalistes et le public sur plusieurs sujets à grand intérêt pour les jeunes.
Un grand oral voire un cours magistral sur les actions de son département en faveur de la jeunesse ivoirienne. Au cours de l’émission, le ministre Mamadou Touré a articulé son argumentaire sur trois axes principaux. Notamment l’engagement civique et citoyen des jeunes, l’amélioration des conditions de vie et d’épanouissement des jeunes et l’insertion professionnelle et l’entrepreneuriat des jeunes. En ce qui concerne le processus électoral, il a évoqué trois raisons justifiant le désintérêt des jeunes. Selon lui, il s’agit du manque d’information, de l’accès difficile aux documents administratifs et du traumatisme des crises et des discours violents. Toutefois, le ministre a souligné qu’être sur la liste électorale donne la possibilité d’influencer, d’exprimer un satisfecit ou de sanctionner les dirigeants. Sur la question de la gestion du retour des migrants, Mamadou Touré a annoncé 299 projets financés pour un montant de294 167 820 FCFA. Poursuivant, il a indiqué 230 projets restants à financer. Quant aux prêts en cours de déblocage, ils sont au nombre de 164 pour un montant de 161 638 350 FCFA.
Bilan de l’opération le ‘’ministère se déploie’’ après6 étapes
Au chapitre du bilan de l’opération le ‘’ministère se déploie’’ après 6 étapes, 5019 jeunes ont été reçus par les équipes de l’Agence Emploi Jeunes dont 4213 souhaitent des financements et 806 veulent des stages et des formations. A l’en croire, ces chiffres traduisent l’engouement autour de l’opération. Leur prise en charge par les agents opérationnels de l’Agence Emploi Jeunes (entretien diagnostic, aide au montage de business plan, formulation d’un programme de développement de compétences adapté, etc.) a démarré et se met en œuvre progressivement, a-t-il précisé. S’agissant du Programme de lutte contre la fragilité dans les zones frontalières du Nord, Mamadou Touré a fait cas de 53 883 bénéficiaires qui ont été touchés par le programme sur les éditions 2022 et 2023, soit un taux d’exécution de 82,21% pour un budget de21,9 milliards F CFA. Pour la 3è édition, il a annoncé 23 995bénéficiaires pour un budget de 11,1 milliards F CFA.
Le bénévolat et le volontariat
Sur ce dossier, Mamadou Touré a situé le contexte. A ses dires, dans le processus de transformation de la jeunesse qui a cours depuis plusieurs années, le chef de l’Etat, en 2016, a réinstauré le Programme national de service civique. Le bénévolat et le volontariat figurent en pole position dans ce programme. Il s’agit de permettre à des jeunes de se mettre au service de leur pays à travers des actions communautaires. La Coupe d’Afrique des nations de football (CAN) a été une belle occasion d’expérimenter cette phase-pilote grandeur nature. 10 000volontaires recrutés par le Comité d’organisation de la CAN (COCAN) avec l’appui du ministère de la Promotion de la jeunesse et 20 000 bénévoles sur l’ensembledu territoire. « Ces 20 000 bénévoles ne l’ont pas été seulement dans les villes de la CAN. Ce sont les jeunes qui ont participé à la réussite de la CAN à travers la qualité de l’accueil, etc. Un programme national est conçu, il sera lancé bientôt. Nous avons déjà une base de données composées de 30 000jeunes volontaires. A l’occasion du Masa (Marché des arts et du spectacle africain, Ndlr), ces jeunes ont été utilisés. Le dernier championnat de Maracanaa eu besoin de ces jeunes. L’idée pour nous, c’est que dans tous les secteurs d’activité, on puisse avoir des bénévoles. Notre ambition, c’est d’avoir un corps de bénévoles au service de notre pays. Ce corps est en train d’être constitué. Nous avons quasiment fini avec les plateformes. Nous savons quelles seront les structures d’accueil. Nous travaillerons en lien avec les collectivités territoriales. Dès que le Premier ministre donne son accord, nous lancerons ce corps qui donnera une nouvelle dynamique à notre pays », a-t-il expliqué.
Le service civique
A ce niveau, le ministre a indiqué que dans le cadre du PJgouv, le programme du service civique né par la volonté du chef de l’Etat est devenu aujourd’hui un programme central. « Malheureusement nous avons encore des jeunes en difficulté. Ils sont addicts à l’alcool, la drogue, il est important de réactiver le service civique. Nous avons 4 centres, Bouaké qui est totalement achevé, Daloa, Korhogo et Adzopé en cours de construction dont la fin des travaux est prévue pour janvier 2025. Avec l’appui de la BOAD (Banque ouest-africaine de développement, Ndlr), nous venons d’avoir près de 21 milliards FCFA et plus de 5 milliards FCFA de l’Etat pour la construction des 10 autres centres restants. En 2025, nous aurons10 nouveaux centres ; ce qui va porter le nombre de centres à 14. L’idée, c’est que dans chaque district de notre région, nous ayons un centre de service civique. Après 2025, dans chaque région, on aura un centre de service civique avec une capacité d’accueil de 1000 jeunes par an. Il s’agira d’une prise en main et d’un redressement moral de notre jeunesse », a-t-il insisté.
La loi d’orientation
Sur ce volet, Mamadou Touré a relevé le sentiment des jeunes faisant cas de ce les partis politiques classiques leur accordent peu de place. Prenant l’exemple du Parlement, il a comptabilisé 255 députés. Sur ce nombre, a-t-il démontré, 4 seulement ont moins de 40 ans tout en précisant qu’ils sont issus du parti au pouvoir, le RHDP. Selon lui, le chiffre 4 n’est pas suffisant. Il a poursuivi son argumentaire avec les Conseils régionaux avec près de 1560 conseillers. Sur les1560 conseillers, a-t-il dit, il n'y a pas plus de 200 qui sont des jeunes de moins de 40 ans et plus d'une centaine sont du RHDP. Même son de cloche avec les Conseils municipaux, avec plus de 7600 conseillers sur l'ensemble du territoire national. Il a dénombré un peu plus de 800 qui ont moins de 40 ans. Et sur ce chiffre, 700 sont issus du RHDP. « Ce n’est pas suffisant. Les partis politiques qui, tous les jours, disent jeunesse ne font pas suffisamment confiance aux jeunes pour en faire des conseillers municipaux ou régionaux même si mon parti est largement au-devant de tous les autres partis politiques. Toujours est-il que quand on prend la tendance générale, il y a des points d'amélioration. Et d'ailleurs, c'est pour cela qu’en 2023, au cours de l'année de la jeunesse, le chef de l'État a proposé au Parlement la loi d'orientation sur la jeunesse qui réaffirme des principes », a-t-il déclaré. Alors que dit la loi d'orientation sur la jeunesse qui a été promulguée ? « D'abord garantir la participation des jeunes aux processus de prise de décisions et assurer une meilleure représentation des jeunes au niveau des assemblées élues. Bien évidemment, les décrets d'application vont suivre. Mais le président de la République, au regard de tous ces constats, a décidé de prendre les taureaux par les cornes par une loi qui consacre aussi la protection des jeunes contre certains fléaux. Une loi qui instaure une clause d'impact jeunesse pour tous les investissements publics et toutes les politiques publiques qui se mettent en œuvre. Tout investissement qui va se faire, il s'agira d'évaluer l'impact que ces investissements auront sur la jeunesse. La loi oblige les collectivités territoriales (Conseils régionaux, mairies et toutes autres instances)d'associer systématiquement les jeunes dans tous les processus de prise de décisions. C'est une loi qui a été prise en 2023, les décrets d'application sont en cours de finalisation. Elle permettra donc de corriger cette situation que je viens de décrire », a-t-il indiqué.