Le ministère de la Fonction publique et de la modernisation administrative dirigé par Anne Désirée Ouloto a haussé le ton face à la série de grèves de 72 heures des fonctionnaires annoncées débuter dès mardi 15 octobre 2024. De ce fait, elle a tenu à avertir les grévistes que le non-respect du recours à la grève, qui obéit à une procédure légale, « expose les contrevenants à des mesures pécuniaires et à des sanctions disciplinaires, sans préjudice, des poursuites pénales susceptibles d’être engagées contre elles en cas de violences ou de voie de fait ». Pour rappel, des fonctionnaires issues de plusieurs organisations syndicales, faîtières et fédérations du ministère de l'Education nationale et de l'alphabétisation, regroupées au sein de l'Intersyndicale du MENA (IS-MENA) ont déposé un préavis de grève auprès de la tutelle portant sur un arrêt de travail de 72 heures sur l'ensemble du territoire national les 15, 16 et 17 octobre 2024, de 7h00 à 18h00.
Ce, pour revendiquer : l'octroi d'une prime d'incitation aux personnels du secteur éducation-formation ; l'institution d'une filière relative à l'administration scolaire avec création d'emplois nouveaux et profil de carrière ; le reversement des salaires retenus et suspendus pour cause de grève en 2019 et 2020 ; la revalorisation des indemnités liées aux examens à grand tirage et leur paiement au plus tard deux semaines après la fermeture des secrétariats d'examens ; la promotion des instituteurs adjoints. A l’instar de leurs collègues de l’Education nationale, des fonctionnaires de la Santé et de la Protection sociale projettent également d’entrer en grève de trois jours à compter du 15 octobre 2024.
Pour madame la ministre, ces mouvements de grève « en violation des dispositions de la loi n°92-(571 du 11 septembre 1992 fixant les modalités de la grève dans les services publics », et faites « en dépit des efforts consentis par le gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre du protocole d’accord portant trêve sociale conclu avec les centrales et faitières syndicales sur la période 2022-2027 et de l’existence de cadres de dialogue permanents, sont de nature à fragiliser le climat de paix sociale ».
« Le gouvernement qui s’est résolument inscrit dans le nouveau paradigme de dialogue social comme voie de résolution et de prise en charge de préoccupations des fonctionnaires et agents de l’Etat dénonce et condamne ces préavis de grève qui constituent une violation du protocole d’accord portant trêve sociale. Au moment où tous les organes de dialogue social mis en place retrouvent la plénitude de leur opérationnalisation, le ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l’administration invite l’ensemble de fonctionnaires de ces secteurs à se désolidariser de ces projets d’arrêts de travail et à assurer la continuité du service public au cours de cette période conformément à leurs obligations statutaires », a souligné Anne Désirée Ouloto.