La situation sécuritaire dans la province du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo (RDC), continue de se détériorer. Le vendredi 7 février, des scènes de pillages dans plusieurs villages du territoire de Kabare ont fait au moins sept morts, selon le gouverneur, bien que la société civile fasse état de neuf victimes. La violence s’est intensifiée le samedi 8 février à Bukavu, avec des pillages signalés dans la ville.
Les accusations portées sur les responsables de ces exactions sont graves. Des habitants pointent du doigt certains militaires des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ainsi que des combattants wazalendo en provenance des lignes de front, accusés de mener ces actes de violence contre les civils.
En réaction à cette situation, les ressortissants de plusieurs villages de Kabare vivant à Bukavu ont organisé une marche spontanée pour exprimer leur indignation. Les manifestants se sont rendus au gouvernorat du Sud-Kivu, où ils ont exigé des réponses immédiates. Maitre Pascal Mupenda, l’un des leaders de Kabare, a déclaré : « Je suis affecté ! Pourquoi les militaires qui devraient nous protéger sont ceux maintenant qui nous créent l’insécurité ? Malheureusement, nous comptons neuf morts. Nous voulons que tous ces militaires dégagent ! ». Le samedi, la violence s’est intensifiée dans la ville même, avec des hommes armés tirant des balles en l’air et au sol, vandalisant des boutiques et des marchés sur leur passage, depuis l’entrée nord de Bukavu. Cette situation a renforcé l’inquiétude parmi la population, déjà en proie à des tensions et des pertes humaines.
Le gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Purusi, a réagi en déclarant que la commission d’enquête serait immédiatement lancée pour identifier les responsables des violations des droits humains. « Nous allons détecter les personnes qui sont responsables de ces violations des droits de l’homme et ces personnes seront traduites devant la justice », a-t-il indiqué. Il a ajouté que des audiences foraines seraient organisées pour juger les inciviques sur le lieu de l'incident. Le gouverneur a également appelé au calme, soulignant qu'il fallait protéger l'ordre et restaurer la confiance parmi la population. Dans un ultime appel, les manifestants ont exigé que les militaires impliqués dans ces exactions soient affectés ailleurs dans un délai de 48 heures, demandant ainsi une action rapide pour mettre fin à ces violences.